Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/59

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du gouvernement semble tournée du côté de la marine.

Les promenades de Londres ne sont pas nombreuses, mais elles sont vastes, et bien aërées. Le Parc de St. James est plus au centre : à dire le vrai, ce n’est pas autre chose qu’un grand enclos, avec quelques vieux arbres, qui forment une allée circulaire, au milieu de laquelle il y a une pièce d’eau, et une prairie, où sont quelques chevaux et autres bestiaux appartenans au roi, à ce qu’on m’a dit. C’est sur les côtés de ce parc qu’est bâti le palais de St. James : la reine en a un plus petit au bout, mais il paraît de meilleur goût.

On distribue du lait sortant du pis de la vache, dans le parc de St. James ; on le trait verre par verre, pour ceux qui en demandent, et ces messieurs qui sont si recherchés sur la propreté, le boivent avec délices, poils, crasse et crotte, sans être passé. On dit que ces vaches appartiennent à la reine et que le lait se vend à son compte ; quant à moi, je n’en crois rien.

C’est à Hyde Park que le beau monde se promène en voiture, à cheval, et à pied ; chacune de ces trois différentes manières ont leurs allées particulières, pour éviter la confusion qui n’est déjà que trop grande. Cependant la famille royale, et un petit nombre de favoris, qui payent m’a-t-on dit, fort cher pour cette distinction, ont le privilège d’aller en carrosse dans l’allée des