Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus haut, et ainsi peut avoir un cours de près de deux cents milles, aussi est-elle la plus considérable de la Grande Bretagne. Les environs de cette petite ville sont très-jolis ; on y trouve des promenades agréables, plantées d’arbres ; on y voit le bâtiment de l’hôtel-de-ville, la statue de Levellyn, dernier prince de Galles, avec quelques mots dans la langue galloise.

Combien j’ai regretté ici, de ne pas savoir le bas-breton. Quel plaisir n’eût-ce pas été pour moi de m’égarer dans les montagnes de ce pays ? En voyant ces hommes agrestes, si semblables à ceux de Bretagne dans leurs manières, faire encore usage du même langage, je me serais cru avec des compatriotes.

Je passai par ce coin du pays de Galles qui borde le Cheshire, et dont les collines me semblèrent peu élevées et assez productives, mais c’est si près de l’Angleterre, et le chemin est tellement fréquenté, que je ne remarquai aucune différence entre les habitans.

À la couchée, je rencontrai par un hasard assez extraordinaire, un vieux Turc, dans les habits de son pays, apparemment assez misérable, car pour éviter les frais de coche, il était venu à pied depuis Holly-Head (le port où l’on débarque en venant de Dublin). Comme il n’entendait pas l’anglais, il tâchait de se faire comprendre par signe. Le voyant embarrassé, et