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pour la filature de la laine, semblable aux machines anglaises pour la filature du coton. Malheureusement il n’a pas l’eau à commande, mais il y a suppléé par une grande roue creuse, dans laquelle il fait entrer un cheval qui la fait mouvoir, absolument comme dans certains pays, on se sert de chiens pour tourner la broche.

Il y a fort peu de mendians, il y a une maison de travail, où on les enferme ; mais elle ne peut en contenir qu’un petit nombre, et d’ailleurs on n’y tient pas autrement la main, on les laisse sortir le samedi pour prendre l’air et mendier : c’est le seul jour qu’on en voye dans les rues.

Les Suédois en général paraissent beaucoup plus sensibles au froid que les étrangers qui viennent les visiter. Dans le fait ce n’est pas le froid qui paraît extrême, c’est la longueur du temps qu’il dure, qui fatigue et qui peut-être refroidit la masse du sang et la moëlle des os. Je n’ai pas vivement senti le froid de cet hiver ; (1798) mais j’avoue que je ne me sens pas de la même manière : je ressens une gêne dans le corps et sur-tout une envie de dormir, qui ne m’est point ordinaire, et qui paraît assez générale dans le Nord. Si je reste ici plus d’un hiver, au second vraisemblablement je serai obligé par le refroidissement des humeurs, de prendre comme les Suédois, des pelisses