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des Lapp-mud, des bottes fourrées et le diable enfin pour me tenir chaud[1].

Les appartemens sont échauffés avec des poëles de fayence, qui avec peu de bois entretiennent une chaleur douce et égale partout. On n’a pas besoin, comme en France, de se rassembler autour de la cheminée, et souvent d’être brûlé par-devant et gelé par derrière. Il fait chaud partout, et personne dans les plus grands froids ne pense à s’approcher du poële. Cette méthode, qui est fort bonne, et qu’il est étonnant qu’on n’ait pas introduite ailleurs, peut cependant être une des causes qui rend les Suédois si frilleux.

L’espèce d’hommes est réellement superbe, on voit tous les jours, mille jeunes gens avec des figures à faire fortune dans une autre cour ; mais ici c’est si commun qu’on n’y prend point garde. Les femmes sont d’une fraîcheur et d’une beauté souvent remarquables : elles possèdent d’ailleurs des grâces et sur-tout, presque généralement un charme dont la blancheur, la rondeur, et les proportions séduisantes ne se trouvent que très-rarement au même point de perfection dans les autres pays.

  1. Ceci n'a que trop été vérifié dans l’hiver de 1799, et toutes le précautions n’ont pas pu m’empêcher de geler et de souffrir horriblement ; je suis aussi devenu beaucoup plus frilleux.