Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/116

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Les sermons sont en général très-pleureurs : j’ai vu dans quelques endroits, les femmes tirer leur mouchoir, du plus loin qu’elles apercevaient leur bon ministre. Elles sont, comme en Irlande, toujours séparées des hommes : quand par hasard il y en a dans l’allée entre les bancs, elles leur tournent assez cruellement le dos, et se tiennent de côté par rapport a l’église.

Il n’est pas de pays protestans où il y ait aussi peu de catholiques. La raison me semble en être dans les rapports qu’il y a dans le rituel et les cérémonies de la religion établie et celle qui l’était avant. C’est peut-être encore par cette raison que la réforme s’est faite sans secousse violente ; le grand nombre n’a, j’imagine, pas été capable d’apercevoir de différence entre le nouveau et l’ancien culte : la principale consiste dans la communion, qui se fait sous les deux espèces de pain et de vin, et l’addition du vin, pouvait être regardée comme indifférente.

Gustave Vasa ne résolut point de changer la religion de son pays par des motifs de fanatisme, ainsi que la plupart des réformateurs ; mais afin l’épargner à ses successeurs les maux que le turbulent archevêque Trolle lui avait faits, par occasion aussi, afin de grossir le trésor royal, des dépouilles des riches bénéficiers. Il a sagement