Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/127

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pour moi, d’aller en traîneau et de navigue, pour ainsi dire, entre les îles nombreuses qui le couvrent. Rien ne peut paraître si extraordinaire a un étranger, que de se voir sur l’eau à la queue d’un cheval au grand trot. On peut s’exprimer ainsi, car la glace est si pure, qu'on semble jouer le rôle de St. Pierre marchant sur les eaux.

Ce fut avec un nouveau chagrin, que je revis le canal commencé de Sodern-Telge. Un gouvernement est bien malheureux, quand il faut qu’il accède aux représentations des corporations, qui toujours sont guidées par des vues étroites et bornées d’intérêt présent et personnel, tandis que celles qui le dirigent doivent être le bien du plus grand nombre et l'intérêt bien entendu du présent et de l'avenir.

On prétend que si on ouvrait le canal, on dessécherait le lac de plusieurs pieds. En outre que l'on pourrait prévenir cela par des écluses, je suis convaincu que ce serait un très-grand bien ; mais les Suédois n’en sont pas encore venus au point de préférer une grande rivière au milieu d'une vallée fertile, à une grande masse d’eau. Non-seulement on n'aide en rien la nature dans ce cas, mais au contraire on fait des digues pour empêcher l’écoulement des eaux : ainsi il y en a deux à Stockholm très-anciennement