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plus d’écoulement feraient sans peine de bonnes prairies.

Malheureusement l’agriculture n’a pas encore fait de grands progrès en Suède : toute l'attention est fournée du côté des forges et des mines. Les propriétaires voient avec peine les paysans s’occuper beaucoup de la culture, parce que, disent ils, cela détourne leur attention des forges. La Suède n’a guères que trois millions d’habitans, y compris la Finlande ; dans l’état présent de l'agriculture, elle ne fournit pas assez de blé pour leur consommation ; si les parties qui en sont susceptibles étaient mises en valeur, elle pourrait aisément fournir à la subsistance de douze où même de quinze millions d’habitans. Tant que le système des forges occupera uniquement, on peut bien être certain que la population n’augmentera jamais, car un pays ne se peuple qu’autant que les habitans y trouvent de quoi subsister, et le fer ne se digère pas aisément.

Aussitôt que les lacs sont gelés, les paroisses sont obligées de marquer le chemin d’hiver avec des branches de sapin ; si l'on attend que ces branches soient posées, on ne court aucun risque à aller sur la glace, depuis le mois de novembre, jusques devers le mois d’avril, lorsqu’elle commence à se