Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/139

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quels il se cristallise. Le résidu de ce qui a été bouilli, sert à faire l’ocre : les gens qui le pilent, ressemblent à des furies. Ils pourraient fort bien paraître à l’Opéra, et jouer leurs rôles dans les rêves de Christian et de Gustave-Vasa

La ville d’Örebro n’a guères qu’une longue rue : elle est beaucoup moins régulière que ne le sont communément les villes de Suède. A l’époque de la foire, il y a un concours de monde vraiment étonnant : les propriétaires et les paysans y viennent de fort loin à la ronde. Ces derniers apportent du fer brut, du ble et des toiles : c’est communément à cette foire que se font les payemens et les marchés des forges : nombre de marchands y viennent aussi de fort loin : ils se tiennent dans les maisons, où les acheteurs viennent souvent en grand nombre les visiter. La confiance qui règne en Suède dans les campagnes est au-delà de tout éloge : rien n’est plus fait pour rendre bon même le méchant. une nation défiante est une nation de voleurs. Ici, il n’y en à point, les paysans entraient dans les magasins, maniaient des choses de prix et le marchand sans inquiétude, ne regardait pas, et finissait son marché avec d'autres. Plusieurs marchands de soieries ou autres effets légers, m’ont assuré n’avoir jamais rien perdu. S’il arrivait que quelque chose le fût, les