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moqueurs. » Vous voyez bien qu’il ne comprend pas, dirent-ils : je vais me faire entendre, dit l’autre, et versant une rasade de bière forte, il me la présenta. Comme ici les paroles étaient inutiles, je l’avalai aussi bien qu’aucun Suédois aurait pu le faire. Je m’aperçus alors de la vérité de ce dont on m’avait prévenu ; lorsqu’on est saisi du froid, un verre de bière forte remet les humeurs en mouvement, tandis qu’un verre d’eau de vie les resserre encore davantage.J’ai rapporté cette histoire comme un avis aux voyageurs gelés.

J’arrivai enfin chez le capitaine Heykenskiöld à Yxegôrd. Cette partie de la Suède est réputée être un pays de mines dans un royaume ou presque toutes les provinces en sont pleines : cela veut dire, qu’il y en a plus qu’ailleurs. J’en visitai une ou deux, au-delà de Nora[1], petite ville assez jolie et dont toutes les rues sont tirées au cordeau à angles carrés. Malheureusement pour

  1. Il y a tant de livres sur les mines de Suède, que je ne crois pas devoir ’amuser à en copier une partie. Si on veut connaître ce qu’il y a de plus complet sur ce sujet, on doit lire le Guide du voyageur aux mines et carrières de Suède par Gustave d’Engeström. Il ne contient guères qu’une centaine de pages et on le dit très-exact. Maints pittoresques ont fait parade de minéralogie aux dépens de cet auteur. Nous croyons que l’auteur du Voyage des deux Français dans le Nord, aurait dû le citer.