Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/152

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à la considération de sa coterie, (attendu qu’on n’en a point) le temps se passe : que l’on vit pas très-désagréablement, au milieu de distractions assez puissantes, pour faire presqu’oublier, que l’on est dans une situation, que beaucoup de gens regardent, comme le comble de l’infortune.

Mais me voilà bien loin de mon propos ; c’est encore la promenade, je me suis égaré dans un sentier de traverse. Je vais revenir dans le grand chemin, et j’y resterai, jusqu’à ce que la fantaisie me prenne, de me jeter à droite ou à gauche.

Ce que j’ai dit ici, pourra peut-être scandaliser messieurs les auteurs pittoresques. Ah ! mon Dieu ! qu’ils se rassurent, je les respecte infiniment et les dérange le moins que je peux. Tout ce que j’ai voulu dire, c’est que je n’ai pas plus de rapport à eux, qu’un homme qui s’amuse à courir la bague sur un cheval de bois, n’en a avec celui qui court la poste à franc-étrier.

La sécheresse ayant été très-grande l’été dernier, on avait récolté très-peu de foin, et l’on était embarrassé comment nourrir les bestiaux. Le capitaine Heykenskiöld d’après d’anciens erremens, a fait donner à ses vaches le bout des branches de sapin, et je les ai vues en manger sans que cela leur fît le moindre tort.

La manière de préparer ces branches, est de