Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/154

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porter, et rompre le charme qui le porterait à tomber sur les passans.

Je fus reçu à Vedevôg, par M.Âkerren, c’est la principale manufacture d’acier en Suède : elle emploie 300 ouvriers. On y fabrique comme à Carron-work en Écosse, les ustensiles de cuisine et de plus des couteaux, des ciseaux et des serrures. Il y a aussi un ouvrier qui est un élève de Johanson à Eskilstuna, et qui fait les mêmes ouvrages que lui, mais pas aussi bien, à ce qu’il m'a semblé.

Il faisait un froid horrible, et il durait depuis un mois, j’avais cru beaucoup faire de mettre deux redingotes, cela me semblait assez ; mais je gelais tous ceux que je voyais. M. Âkerfen ne voulut absolument pas me laisser partir sans m'être couvert d’une troisième redingote de cuir, qui me donnait presque l’air d’une grosse botte forte : je partis ainsi équipé.

Depuis mon dernier passage à Arboga, le feu avait pris dans cette ville. Le froid était si violent que les pompes ne pouvaient jouer ; l’eau gelait dans les tuyaux ; mais par toute la Suède, il règne une activité singulière, à la moindre apparence d’incendie : on fit des feux sur la place, on chauffa l’eau pour le service des pompes et on éteignit le feu. Une personne qui me parlait de l’incendie, et qui