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nuit. Si je voulais cependant consulter le livre de géographie du canton, j'y trouverais sans doute de bien belles choses ; mais courant d’abord au plus pressé, je voulus visiter une bouteille de vin d’Espagne dont j’avais pris grand soin le long de la route. Le vin était gelé ; après l’avoir remué quelque temps auprès du feu,il sortit épais comme une glace à la crême. J’en remplis un verre et l'arrangeai en glace par dessus les bords : je puis assurer les confiseurs.que c’était excellent. Dans la bouteille d’eau de vie, il y avait quelques glaçons, mais la liqueur n’était pas entièrement gelée.

À peine pourra-t-on croire que dans les auberges, comme dans les maisons particulières en Suède, il y ait rarement plus d'une couverture de toile de coton sur le lit, même dans les plus grands froids ; il est vrai que les appartemens sont très-chauds ; mais le matin, il fait un froid terrible. La chambre où j’étais, n’avait pas été échauffée de l’hiver, autant eût valu coucher dans une glacière : j’avais mis sur moi toute ma garde-robe, même le coffre ; malgré cela, pendant la nuit, me sentant un violent mal de tête, je mis la main sur l’endroit : la peau du sommet de la tête était comme un glaçon, roide et sans élasticité : je pris vite mon parti et m’enfonçai sous la couverture jusqu’au matin. Cet hiver disent les Suédois, était plus rigoureux