Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/164

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moins que tout le courage et la présence d’esprit qu’il y a mis, pour réussir[1].

La situation du roi dans la salle de ces mêmes nobles, qui avaient usurpé le pouvoir royal et qui avaient demandé à sa mère le compte des diamans qu’elle avait reçus eu mariage : qui, la veille encore, se servaient de son contre-sein gravé, pour ne lui pas communiquer les affaires publiques, est réellement une chose unique.

Quel spectacle étonnant ne devait-ce pas être, d’entendre les reproches amers, qu’il leur fit, l’humble silence dans lequel la force de la vérité et du canon, les fit se tenir. Lorsqu’enfin tout fut fini, le roi ôta sa couronne et en signe de pardon général, (tirant de sa poche un livre de pseaume) il entonna lui-même le te deum, auquel tout le monde répondit, sinon de cœur, du moins des lèvres.

Une inadvertance malheureuse, (dans la constitution qu’il présenta alors, et qui comme on

  1. Tant de livres ont été écrits sur cette révolution étonnante, que je n’ose pas céder à l’envie d’en donner un précis. Je me contenterai de citer quelques-uns des auteurs qui en ont parlé. Coxe dans son voyage du Nord, Sheridan's revolution of Sweden : le Voyage de deux Français dans le Nord, le récit qui m’a paru le plus succinct et le mieux écrit, est celui qui se trouve dans le Voyage d’un officier hollandais en Suède.