Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/165

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peut bien le penser, fut acceptée sans difficulté) servit de prétexte aux officiers mécontens de son armée, pour refuser de le suivre dans l’attaque qu’il fit de la Russie en 1733 ; il fut obligé d’avoir encore recours à un coup d’autorité en 1789, pour obtenir l’acte qu’on appelle de sureté ; qui autorise le roi à déclarer la guerre, sans en prévenir la diète. Droit, qui certainement doit toujours appartenir au monarque ; il est inconcevable qu’il ne se le soit pas réservé dans la constitution de 1772, puisqu’alors il semble qu’il était absolument le maître de l’y insérer. La vigueur encore plus déterminée de ce coup d’autorité ; les précautions si bien prises pour s’en assurer le succès, dénotent un prince habile et très-courageux.

C’est dans le temps même, ou Gustave frappait avec courage ces grands coups, que Louis XVI, dans des circonstances pas à moitié si embarrassantes, courait à sa perte et à celle de son royaume, par la faiblesse et la trop grande condescendance de son gouvernement. Plût à dieu que notre malheureux roi eût eu quelques étincelles du génie entreprenant, qui animait GustaveIII. Ses contemporains ne lui rendent pas toute la justice qui lui appartient : la guerre de Finlande, qui quoique glorieuse pour lui et pour la Suède, a cependant été malheureuse dans ses conséquences, fait qu’on