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dont on faisait usage il n’y a guères que quarante ans ; il y en a qui pèsent plus de trente livres, les armes du royaume sont aux quatre coins et au milieu : il fallait une charrette pour payer cinq ou six Ricksdalers (24 l. tournois).

Dans la pièce attenante à celle de ce cabinet, on voit une suite de tableaux peu intéressans par leur fini, mais beaucoup par le sujet. C’est l’histoire du roi Christian II : on le voit d’abord donner des assurances de protection aux Evêques et aux peuples soumis : puis l’Archevêque Troll soufflant le feu de la discorde, et lui donnant de fausses insinuations : dans le troisième, les Evêques sont mis à mort, leurs têtes jetées dans un tonneau et le corps du dernier administrateur de Suède, déterré pour être ensuite jeté au feu : puis les sénateurs décapités devant le tyran[1], les moines noyës et assommés, et enfin une bataille

  1. Pendant que Christian faisait couper le cou, en sa présence, aux sénateurs sur la place du marché à Stockholm, les Suédois campés sur des hauteurs, dans les environs de cette ville tirèrent un coup de canon dont le boulet vint frapper le coin de la maison où il était, à cinq ou six pieds de la fenêtre où il se tenait, à la hauteur de sa tête, et se logea dans la muraille. Cette maison qui est vis-à-vis la bourse, a depuis été rebâtie, mais on a replacé le boulet à l’endroit même où il avait d’abord frappé. Cette histoire paraît apocryphe, mais le boulet est bien au coin de la maison.