Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/180

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inadmissible que l’Europe conquise par le très-petit nombre d’hommes qui habitaient cette partie de la Suède appelée les Gothies ; loin que ces provinces fussent le pays originaire des Goths, elles furent au contraire conquises et nommées d’après eux, lorsqu’ils s’y furent établis, ainsi qu’ils avaient fait dans beaucoup d’autres endroits, comme je l’ai dit page 57.

Peut-être ne sera-t-on pas fâché d’avoir quelques notions des prétentions qui ont si souvent fait rêver les érudits des trois royaumes du Nord ; car la manie n’a pas été particulière à la Suède ; le Dannemarck et la Norvège ont bien aussi eu leurs rêveurs, et quoique les écrivains des trois pays ayent toujours rapporté la même histoire, ils l’ont toujours adaptée à leur pays seulement. Ces messieurs ont eu beau faire ; l’ancienne histoire d’un pays est aussi celle de l’autre. Si par hasard le lecteur venait à m’accuser d’un peu de pédanterie. je le prie de se rappeler que je suis à Upsal, et que le bon Evêque de Marseille, ainsi que Howard furent atteints de la peste, en visitant les pestiférés.

Tous les renseignemens dont les érudits ont tiré leurs conjectures, ne consistent que dans les écrits de quelques savans qui froissaient dans la république d’Islande depuis le neuvième jusqu’au