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ces hordes a demi sauvages et celles des peuples les plus civilisés et les plus instruits, est bien faite pour donner à penser au philosophe et à l’historien.

La distinction entre les vainqueurs et les vaincus, c’est-à-dire entre les anciens habitans et les nouveaux possesseurs de l’Europe n’a jamais été bien établie[1]. Les peuples modernes tiennent des uns et des autres, et je mets en fait que l’origine de nos coutumes, même les plus frivoles, pourrait se retrouver parmi les leurs.

Qui pourrait tracer l’origine des Celtes, la trouverait sans doute, quoique à une époque très-reculée dans ces mêmes fertiles et inépuisables contrées qui semblent destinées à renouveler la race humaine, et dont presque toutes les nations du monde, même celles de l’Amérique, se glorifient encore d’être originaires.

On a pu Voir dans le volume sur l’Irlande, page 55, que les anciens habitans prétendent être les descendans d’une nation errante, venue de la Tartarie, et conduite dans leur île par Milesius, six ou sept cents ans avant les premières expéditions

  1. Les recherches savantes de Peloutier sur l’histoire des Celtes, sont sans doute ce qu’il y a de mieux sur ce sujet ; mais elles laissent encore beaucoup à désirer.