Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/184

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à-peu-près aussi distantes ? Qui sait, si un autre Gengis, ou Tamerlan, ne se forme pas dans la grande pépinière du genre humain : qui, profitant de l’état de faiblesse, où les querelles sanglantes qui déchirent l’Europe la laisseront long-temps, saura la réduire a son joug, et achevera l’ouvrage des philosophes, en égorgeant les trois quarts de ce qui lui restera d’habitans, et la repeuplant avec ses tartares.

On ne saurait trouver ailleurs que dans les pays du Nord, des traces plus fraîches de la religion, des mœurs, et du langage des peuples qui ont enfin terrassé le collosse de l’empire romain. Ce n’est guères que dans le treizième siècle, que la religion chrétienne a succédé en Suède, au culte de Thor, Odin, et Freya.

Les historiens Islandais, à qui l’on a l'obligation de connaître l’ancienne histoire de ces pays, ont comme ceux de toutes les nations, entouré leur origine de fables et de merveilleux ; ainsi Snore Sturleson fait descendre Odin, le conquérant et le législateur de la Suède et du nord de l’Europe d’une fille de Priam, à la vingtième génération. Il est étrange en vérité que toutes les nations de l’Europe veuillent descendre de quelques-uns des malheureux restes de la ville de Troye, a l’imitation