Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/234

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doute honneur ; quand on réfléchit sur-tout, qu'à cette époque (le mois d’octobre 1793) toute l’Europe semblait courber le genou devant l’idole du jour.

En outre de cette raison, le roi de Suède en avait bien une autre. Il avait donné au directoire, le ministre qu’il avait demandé, quoique ce ministre fût alors disgracié. Sa Majesté avait sans doute autant de droits à avoir celui qui lui convenait. On n’eut point d'égards à la demande qu’elle fit de trois personnes, laissant le choix au directoire d’en nommer une d’elles ; et on lui envoya un ambassadeur, pendant qu’elle n’avait qu’un ministre en France et qu’elle désirait n’avoir qu’un ministre chez elle.

Depuis cette époque, le gouvernement de France écoutant enfin la voix (le la raison, regarderait comme indigne de lui de commettre rien de pareil. Il sait se respecter assez, pour respecter lui-même les gouvernemens des autres nations. Mais alors la république, c’est- à-dire le Quinquemvir qui la maîtrisait, se plaisait à envoyer, à la cour des rois, (même de ses alliés) ceux qui s’étaient montrés les plus acharnés à la perte de l’infortuné Louis XVI, comme pour les avertir du sort qu’il leur préparait..... et les rois ont baissé la tête et toujours accepté avec reconnaissance