Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/273

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défians ; l’année d’auparavant (en 1798) ils arrêtèrent deux voyageurs dont les passe-ports ne leur semblèrent pas en règle et les ramenèrent avec quatre hommes armés à Mora. La raison que les paysans me donnèrent de cette incartade, c’est que l’un des deux avait la barbe très-longue, un bas noir et un bas blanc, et des culottes déchirées, et qu’il avait donné quelques Shellings de trop au postillon. Comme ma barbe était faite, que mes bas étaient de la même couleur, et que je ne payais que ce qu’il fallait, je fus fort bien traité.

Ce fut encore une bonne femme, bien jaseuse, qui me conduisit : elle ne devait venir avec moi que jusqu’à un village où le curé m’avait adressé, Il m’avait donné un petit mot, contenant suivant l’usage, quatre grandes pages pour recommander à un homme de me fournir un cheval. Cet homme ne se trouva pas chez lui ; m'adressant à la bonne femme ; » est ce que tu voudrais me laisser ici mère ? « — » mais mon cheval est si fatigué. « — » Eh bien donne-lui ce verre d’eau de vie. « (elile le prit et le but » C’est fort bien, ajouta- t-elle, mais quand nous serons arrivés, le pauvre cheval ne pourra plus aller — « » Eh bien ! tu lui en donneras un autre « lui-dis-je. Alors sans plus balancer elle remonta sur le Kerra et