Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/274

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acheva la traite qui était bien de cinq milles.

Je crus pouvoir ici m’écarter de ma règle, je la payai bien, et de plus je fis donner de l’herbe au cheval : la pauvre femme semblait très-reconnaissance et me répétait souvent so beshelig : (si obligeant) en me prenant les mains.

Il est étrange réellement que les Suédois ne puissent comprendre les Dalécarliens. La seule différence qui me paraisse sensible, dans les deux langues, c’est que ceux-ci abrègent les mots en retranchant ordinairement la dernière syllabe et quelquefois mettant la dernière en avant. Il y a bien aussi quelques mots qui diffèrent, mais la plupart ont rapport à l’anglais, ce qui m’aidait à comprendre ; ainsi un cheval se dit häst en suédois et horsa en Dalécarlien, une cuiller Shee en suédois et Sporna[1] en Dalécarlien etc. etc. L’accent d’ailleurs est très-aigre et change à chaque paroisse.

Plusieurs auteurs prétendent, qu’en lisant l’islandais aux Dalécarliens avec l’accent qui leur est propre, ils l’entendent aisément. Le professeur Enbergius dit positivement, Dalica et islandica per omnia adeo sunt similes. Ut, quando islandica accentu dalico legitur, omnes Dalecarlicam esse

  1. Ces deux mots se disent en Anglais Horse et Spoon.