Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/275

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judicent ; id quod experimento certior factus[1]. Jean Ihre va plus loin encore, il prétend que cela fut prouvé à Upsal en 1692. Les Dalécarliens étaient assemblés, et ne sachant comment s’y prendre pour leur faire entendre le service divin, on s’avisa de leur lire l’évangile en Islandais, et ils l’entendirent très-bien.

Je ne prétends pas dire que l'islandais et le dalécarlien ne soient pas semblables en bien des points, comme à-peu-près tous les dialectes du Nord, et peut-être plus, mais l’exemple rapporté ici me paraît un peu apocryphe. Le silence et l’attention de l’auditoire dans un cas pareil, à mon avis ne prouverait rien : je me rappelle d’avoir entendu prêcher en Italien à Stockholm et quoique l’auditoire fût nombreux et fort tranquille, il y avait tout au plus quatre ou cinq personnes qui comprissent ce que le prêtre disait. On doit sentir que si personne n’y eût compris un mot c’eût été la même chose. D’ailleurs où était la nécessité de prêcher les Dalécarliens en islandais, puisque chez eux-mêmes, les ministres m’ont souvent

  1. » Le dalécarlien et l'islandais, sont tellement semblables, que quand on lit l'islandais avec l'accent dalécarlien, on le croirait la même langue : je m’en suis assuré positivement par plusieurs expériences. «