Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/277

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tout de français. En’ajoutant un a, à l’infinitif de nombre de verbes terminés en er, les élégans les suédifient à l’instant, ainsi on dit souvent marchéra, échaufféra, commandéra, passéra etc. etc. On sent que de pareilles locutions n’iraient-pas trop bien dans la bouche d'un Dalécarlien.

Les habitans de la Dalécarlie ont cependant aussi, une manière vicieuse d’articuler les mots, en plaçant souvent une consonne devant le mot, quand il commence par une voyelle, et alors leur dialecte se rapproche de l'anglais. Par exemple les Dalécarliens prononcent Vord le mot suédois Ord (mot, parole). D’autrefois ils renversent le mot tout-à-fait et disent ragiö pour giöra, (faire) jasel pour selia (vendre). Ainsi que certains peúples de l’Italie, les Languedociens, et les Gascons disent chesa co pour casa c’e, (qu’est-ce que c’est) ; — mais c’est assez, si les étymologistes veulent trouver des restes de la nation Celtique en Suède, ils ont plus de probabilité de succès, de les chercher parmi les Finois et les Lapons, dont les ancêtres étaient les anciens habitans du pays, que parmi les descendans des Goths d’Odin.

Je n’ai point prétendu dire dans cette remarque que le Dalécarlien n’avait, point de rapport à l’Islandais, bien loin de là : le rapprochement des différens pater noster, rapportés dans l’historia