Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/282

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n’est qu’une vaste forêt de sapins, dont le feuillage lugubre offre une uniformité encore plus repoussante, que celle des déserts entièrement nuds. La population cesse tout-à-fait, et la première maison est dans la province de l’Heriédale à six milles, toujours à travers les bois. En hiver on peut parcourir cette distance dans un jour, mais en été il faudrait se résoudre à passer une nuit dans les bois. Il y a un sentier fait par les pieds des chevaux, car le passage est encore assez fréquenté par les gens des deux provinces, et même par ceux du Jämeteland, pour les échanges de bestiaux, de grains et autres productions.

Les habitans de ces provinces éloignées tirent sur-tout de la Dalécarlie, d’énormes pierres à aiguiser, qui s’y vendent fort cher par la difficulté du transport. Sans prétendre dire que l’on devrait faire un grand chemin dans ces déserts, je crois pourtant que l’on pourrait aisément faire abattre les arbres et arracher les racines et les pierres, de manière à ce qu’on pût passer. Ce serait la seule manière de donner de la vie à ces pays immenses, qui deviendraient d’une importance beaucoup plus grande qu’on ne l’imagine, car ils sont loin d’être infertiles.

Puisque je suis sur l’article des chemins, pourquoi ne dirais-je pas qu’il est inconcevable, que