Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/283

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’on n’ait pas cherché à ouvrir une communication par ces pays, entre la Suède et la Norvège ? Quoi ! parce que la Norvège forme un autre état faut-il laisser une trentaine de milles (15 de chaque côté) sans chemins, pour empêcher les armées d’entrer dans le pays ? En vérité on doit convenir qu’il faut avoir grand’peur les uns des autres pour se séparer de cette manière.

Les habitans de ces cantons nourrissent leurs vaches au printemps, avec l’écorce fraîche du sapin, qu’elles paraissent manger avec beaucoup d’appétit. On trouve dessous cette écorce et attenante au bois une pellicule blanche et déliée que l’on appelle Surea : l’on voit Souvent les enfans très-occupés à la gratter avec leur couteau, et à la manger. Après le souper, je vis apporter un grand arbre dans la cour du prêtre chez qui j’étais ; les demoiselles de la maison et les enfans furent bientôt après : ils en soulevèrent l’écorce et mangèrent cette pellicule (le Surea).

Un de messieurs d’Albion eût certainement fait la mine, à l’idée de se régaler avec de l’écorce d’arbre. Pour moi, j’y courus comme les autres et je puis assurer que ce dessert me parut très-délicat et très-rafraîchissant. C’est comme une