Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/289

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Les Dalécarliens appellent tous ces employés des Knapt-Herre (messieurs à boutons) et les considèrent fort peu. La manière d’être de ces Knapp-Herre est fort différente de celle des habitans ; ceux-ci sont ignorans, mais bonnes gens, rudes et grossiers, mais actifs et laborieux, d’une taille et d’une force extraordinaires. Les autres savent lire et écrire, il est vrai, mais ils se sont formé mille besoins nouveaux qui les rendent mous faibles et paresseux. Ils passent la journée toute entière a boire de a petite bière, à fumer, à gloser sur des fétus, à baiser la main de madame la prêtresse et à faire la cour à monsieur le curé en convoitant son bénéfice. Le moindre exercice les met en nage : à peine osent-ils sortir quand le soleil darde un peu fort, et tout de suite ils ont recours à la sup d’eau de vie

Le genre de vie de ces messieurs, est vraiment étrange ; en s’éveillant vers six heures du matin, ils prennent dans le lit le café, une sup d'eau de vie, et fument une pipe de tabac ; une heure après, le thé et encore une sup ; à neuf heures le Frukost (c’est-à-dire déjeuner avec de la viande et de la bière), et souvent deux sups. A midi la sup avant le diner, puis le café, la sup et force pipes. À trois heures un repas intermédiaire (dont je ne me rappelle pas le nom) et la sup. A