Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/290

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cinq heures le thé, avec du pain, du beurre, le saumon crud et la sup. A sept heures autre repas intermédiaire et la sup, à huit heures le souper et la sup avant et après. Entre ces repas nombreux, ils vont à-tout moment visiter un énorme pot de très-petite bière, qui est placé sur le seuil de la porte, ils ont toujours la pipe à la bouche, se couchent avec elle, et s’endorment en fumant.

Qu’on ne croye pas, que c’est exagéré : c’est un fait indubitable, une douzaine de sup, ou grands verres d’eau de vie par jour, ne fait en aucune manière, passer un homme pour point sobre. Certes si j’avais à choisir entre ces deux états, ce-lui de paysan où de Knapt-Herre dans la Dalécarlie, je ne balancerais pas un moment. Toutes les fois que par bienséance j’ai suivi l’usage de ces messieurs, je n’ai jamais manqué d’attraper, (comme le dit un jour très-élégamment un d’eux) du cadavre de vache dans le ventre ; c’est-à-dire la colique : attendu que ko en Suédois, veut dire vache, et lick cadavre et que kolick est le mot propre ; il est sûr que la chose, et l’expression sont bien faites pour donner réellement la colique.

Au surplus ceci n’est pas particulier à la Dalécarlie ; les bourgeois de Suède dans les petites villes et dans les campagnes suivent assez souvent