Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/39

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carrefour toutes les demi-heures, et entonnent sur le ton le plus mélancolique, la plus mélancolique des chansons. Ils sont armés d’une hache, d’une crécelle et d’un croc ingénieux, avec lequel ils pourraient arrêter un homme sans être exposés aux coups. C’est une espèce de traquenard, au bout d’un bâton de sept a huit pieds : on peut le passer au cou ou à la jambe d’un homme, et il est impossible de s’en débarrasser, sans qu’un tiers l’ouvre : malgré tout cela, ces gens vont toujours deux au moins, quoiqu’il y ait peu de pays, où ils ayent moins à faire, et moins à craindre. Un instrument pareil serait de la plus grande utilité dans toutes les grandes villes, à Londres surtout, où il arrive souvent que des gens sont tués ou blessés, en se défendant contre les watchmen, qui les assomment à coups de bâton. Avec ce traquenard, le watchmen n’aurait rien à craindre et tiendrait son homme à une distance convenable, jusqu’à ce que le secours vint.

Lorsqu’il arrive un étranger à Gothenbourg, les musiciens du régiment sont aux aguets : ils viennent dès le lendemain matin vers les six heures, lui donner une sérénade, pour laquelle il doit leur faire un petit cadeau.

Le dimanche on ferme les portes de la ville, depuis neuf heures jusqu’à onze, pendant le temps du