Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/69

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Il est à regretter que l’on n’ait pas profité du local, comme on l’aurait pu. Si au lieu des vilaines barraques, qui s’avancent jusques dans l’eau du lac, on eût fait un beau quai le long de son bord, la scène superbe qu’il eût offerte, n’eût en vérité pas été surpassée par les plus beaux points de vue de l’Europe, en outre d’une promenade convenable pour les habitans. Comme on peut présumer que les villes de Suède, doivent brûler au moins une fois par siècle, s’engage fort les magistrats à songer à cet embellissement, au premier incendie que la ville essuyera.

On s’enfonce de là, dans des montagnes peu élevées, bien cultivées, et assez habitées, où de temps à autre, on trouve des cantons agréables et intéressans. L’on arrive bientôt à la petite ville de Grenna, qui est située au pied d’un rocher très-élevé. La vue découvre de cette ville, la presque totalité de ce grand lac Vetern qui semble une mer. On apperçoit au milieu l’île de Visingsö, qui a près de deux milles de long, et qui cependant paraît comme un point au milieu de cette masse d’eau. La beauté de ce point de vue est bien à mon avis, la plus remarquable de la Suède ; je n’ai rien vu dans ce pays qui pût lui être comparé. Bientôt les belles plaines de l’Ostrogothie se font découvrir. Cette province est la plus fertile du royaume, et