Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/99

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témérité qu’il aida puissament les factieux dans leur projet, d’opérer la subversion du gouvernement, et la ruine de la monarchie.

La salle dans laquelle, le tiers s’assemblait, étant beaucoup plus grande que les autres, ce fut l’endroit, que l’on désigna pour la séance royalle.

Sans avoir comuniqué à l’assemblée, le projet que l’on avait ; sans avoir fait donner le moindre avis au président, un détachement de troupes, prit possession de la salle dans la matinée du 10 Juin : on envoya des ouvriers pour l’éréction du thrône du roy, la séance royalle, fut proclamé par les hérauts d’arme et la porte de la salle, fut refusée aux députés qui se présenterent pour y entrer.

Si les ministres s’étaient mis à la torture, et avaient employé tout leur talent et leur ésprit, si Mirabeau lui même eut été à leur tète, ils n’eussent jamais pu imaginer de plan mieux concerté, pour rendre le roy odieux, et unir plus intimement le peuple avec les novateurs.

Le tien, craignant que les états n’allassent être dissous immédiatement : ceux des membres qui s’étaient le plus ouvertement montrés, apperçurent tout à coup, le danger dont ils étaient menacés, si la cour reprenait son pouvoir ; voyant dailleurs, le peuple bien disposé à les apuyer, ils se rendirent au jeu de paume, sur la motion de Bailly leur président, et là en présence de milliers de spectateurs, et au milieu d’un enthousiasme difficile à peindre, ils firent le serment de ne se séparer, que lorsque la constitution serait achevée.