Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/119

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la bastille, dans laquelle il n’y avait comme à l’ordinaire que quelques vieux invalides, et une trentaine de soldats Suisses : quoique sans presque de munition, et seulement quelque mauvais canons, qui ne servaient que les jours de réjouissance, elle eut pu défier tous les éfforts de la populace ; il aurait suffi, de tenir les portes fermées, et de ne point s’inquiéter de ses efforts impuissans ; au lieu de cela, le gouverneur parlementa, admit les chefs dans l’intérieur et après quelque défense tres peu obstinée, la populace y pénétra avec eux : elle s’empara du gouverneur *, du major, d’une centaine d’invalide, et des Suisses, les conduisit sur la place de grêve, et après les avoir pendu à la lanterne, coupa leur corps en morceau, et promena les membres sanglans dans les rues.


C’est un fait peu connu, et cependant véritable, qu’oiqu’assez singulier. Mr. de Launay, gouverneur de la bastille, était lui même entiché, des idées modernes de philosophie et de fraternité ; cela fut, (plus que tout autre motif) la raison de l’admission de la multitude dans la bastille. ... il a été le premier exemple, de la reconnaissance nationale.


Un étranger, un polonais, à qui certainement la bastille ne devait donner aucune inquiétude, trouva dit on, dans la poche du gouverneur, une lettre du prévôt des marchands, Mr. de Flesselles, qui l’engageait à tenir au mieux qu’il pourrait, et que dans quelques heures, on irait à son secours ; il fit demander Mr. de Flesselles, au conseil de l’hotel de ville, et lorsqu’il fut sur les dégrès, le papier, en lui montrant il lui brula la cervelle d’un coup de pistolet. Flesselles, fut ensuite pendu à la même fatale lanterne et son corps déchiré.