Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/120

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Les gardes Françaises étaient dans leur quartier, lorsque l’attaque commença, c’était l’heure de leur repas, et quelques officiers étaient présens : un des soldats, s’ecria tout à coup, camarades prenez garde, ne mangez pas de cette soupe, car nos officiers l’ont empoisoné. Un des officiers alors indigné, se présenta et prenant une cuiller, la gouta devant eux : quelques uns alors semblerent rassurés, mais le même, qui avait parlé le premier, s’ecria, qu’est ce que cela fait, nos freres sont à la bastille, allons les joindre nous en aurons là, de bien meilleures ; ils s’y rendirent, et aiderent le peuple dans son entreprise *.


Je tiens ce trait, d’un officier qui était présent, quand il est arrivé, et qui ensuite fut lui même, entrainé à l’hotél de ville, où il aurait vraisemblablement été mis à la lanterne, si un grenadier qui lui avait quelque obligation, ne l’eut tiré de presse, en lui donnant son bonnet, avec la nouvelle cocarde, qui lui servit de sauf-garde.


Quel fut l’étonnement de quelques une et le chagrin d’un plus grand nombre encore, de ne trouver dans cette redoutable bastille, que sept prisonniers, dont quatre y étaient, en attendant que leur procès leur fut fait, pour avoir forgé des billets de banque, deux étaient fous, et le dernier gentilhomme, avait éte renfermé sur la demande de son pere pour ses folies, et était bien loin de regarder sa prison, comme point méritée.

Je n’ai jamais été, plus grand amateur de la bastille et des lettres de cachet, que le plus éffréné démagogue ; il n’y avait pas un homme de sens en France, qui ne les détestat cordialement ; cependant, la situation dans laquelle on a