Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/154

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les biens avaient été confisqués, se rendirent en foule dans la Vendée.

Le déséspoir, la rage, et le fanatisme créèrent bientôt des miracles ; on vit les paysans de la Vendée charger avec fureur les colonnes republicaines, et assommer les canoniers à coup de massue, sur leur canons. Une déroute complette, des republicains à Saumur semblait assurer ans royalistes une prépondérance qui devait écraser leurs adversaires. Cette fameuse victoire leur donna des armes, des munitions et tous les moyens de faire la guerre, pendant qu’elle en privait leurs énemis, dont l’armée fut presqu’entièrement détruite.

Malheureusement l’ambition des chefs, semble avoir dès lors éxcité des divisions funestes : combien il eut été heureux pour la cause de la monarchie, qu’un prince eut alors paru, dont l’habileté et la haute naissance, lui eut donné des droits indisputables au commandement général, et eut fait taire toutes les ambitions partielles *.


La justice et la vérité m’obligent à dire, que le comte d’Artois fit plusieurs efforts pour se rendre à eux: il fretta secrettement à ses frais un vaisseau à Anvers, pour le transporter dans La Vendée. mais son dessein étant venu à la connaissance, d'un de nos bons amis (l'Empereur), on sut prévenir son départ, en saisissant le vaisseau.


La dispositions des habitans, contribuerent aussi à rendre cette victoire signalée de peu de valeur réelle ; ils n’étaient jamais rassemblés en corps d’année pour plus de deux ou trois jours : après la défaite, où la victoire, ils se retiraient chez eux, et attendaient que le tocsin, où de nouveaux ordres, la appella au rendez vous et leur fit prendre les armes.