Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Il parait que leurs chefs, commirent alors la même faute, que le roy de Prusse avait fait à Verdun : ils restèrent huit à dix jours à Saumur, pour jouir de leur victoire. Ils passèrent ensuite la Loire au Pont-de-Cé : la terreur de leur noms, leur fit prendre sans coup férir Angers et les autres villes voisines, ils descendirent ensuite la rive droite, et s’approcherent de Nantes.

Si au lieu de former ce grand cercle, qui de victoire en victoire, ne les conduisait que chez eux, ils eussent sur le champ marché sur Paris ; le peu de précaution que l’on avait pris contre eux, induit naturéllement à penser, que quoique cela paraisse tres difficile, ils eussent peutétre pu y parvenir, sans même beaucoup de difficulté.

Je suis intimement convaincu, que la posséssion seule de Paris, donnera toujours à tous les partis une supériorité marqué sur les autres ; comme je suis bien persuadé, que quelque toit le parti qui détruise ou se rende maitre de la convention, il aura sur le champ, et sans résistance quelconque, le gouvernement du royaume entre ses mains.

Les royalistes, attaquerent Nantes et pour la premiere fois furent repoussés avec perte ; leurs victoires et leur défaites ensuite, ne servirent qu’à les affaiblir. On se battait de part et d’autre avec un acharnement incroyable. Les royalistes firent d’abord des prisonniers, mais ayant repris plusieurs de ceux qu’ils avaient dabord laissé aller sur parolle, et voyant que toua ceux des leurs, qui tombaient entre les mains de leurs ennemis étaient mis à mort : ils furent