Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/20

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les refus les plus opiniatres du parlement de Paris, qui ne voulut jamais consentir à enrégistrer l’impôt territorial, et celui du timbre malgré les menaces les plus fortes, et même l’arrestation de plusieurs de ses membres : le ministere rassemble les notables, sous prétéxte de les consulter sur quelques changements importans a la constitution, et nécéssaires au bonheur du royaume, mais dans les faits pour tacher d’obtenir l’agrément de lever les nouveaux impôts, et le dispenser de l’enrégistrement du parlement.

Le roy ouvrit l’assemblée le 22 février 1787, par un discours dans lequel il fit allusion à l’usage que Henri IV, le chef des Bourbons, avait fait de ce corps ; les instruisit en peu de mots de la nature des plans qui devaient être soumis, « que son intention était d’améliorer les revenus de l’état, par une répartition plus exacte des taxes, d’ôter au commerce les entraves qui le gênaient, et de secourir autant que les circonstances le permettraient la classe indigente de ses sujets. Certains que ces vues avaient le bien public pour base, et que les membres de l’assemblées étaient animés du même zéle pour son service, il s’addressait à eux, avec la plus grande confiance pour avoir leur avis, sur ces différentes opérations. »

Quand le roy eut fini de parler, Mr de Lamoignon, garde des Sceaux, et Mr de Calonne, ministre des finances, addresserent la parole à l’assemblée, le dernier donna de longs détails, sur les projets immenses qu’il avait formé ; les principaux étant l’impôt territorial, et les assemblées provinciales, dont le plan semble avoir servi de modèle aux départemens