Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

logés dans les villages aux environs: nous perdîmes encore là,, dix à douze jours, pendant lesquèls le roy de Prusse passa en revue l'armée émigrée, et nous fit de grands complimens, qui sont à peu près les derniers qu’il nous ait fait. Les hostilités étaient déja commencées sùr cette frontiere, et les Autrichiens s’étaient emparés de Sierque, petite ville sùr la Mozelle, ils y avaient pris une grande couleuvrine que l’on voyait à Trèves, comme un trophée, au milieu de la place publique.

Nous nous avançames bientôt plus près des frontieres, et restames encore dix à douze jours à quelques lieues de la France, où nous n’eumes d’autres désagrémens que l’ennui, et vers la fin, de manquer de provisions. Un soir, nous entendimes quelques coups de canon, le lendemain nous apprimes que Longwi s’était rendu, et reçumes ordre d’aller en avant ; nous arrivames bientôt sur la frontiere, et lorsque nous passames le ruisseau qui sépare l’Allemagne de la France, nous poussarnes des cris de Vive le Roy. .... nous n’imaginions pas que nous serions bientôt obligé de repasser ce ruisseau fatal.

Nous passames cette nuit au bivouac sur terre de France, près d’un village à deux lieues au delà de Rodemach ; les habitans avaient mis des cocardes de papier blanc à leur chapeaux, et un drap au clocher, afin de nous recevoir convenablement ; nous fumes nous poster le lendemain, derriere l’infanterie quis formais le blocus de Thionville : nous y fumes campés et logés quatre par tente, assez mal à notre aise ; comme la, cavalerie dans un siege n’a prèsque rien à