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Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/217

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faire, j’occupai mon loisir à visiter mes amis qui étaient dans l’infanterie, et à suivre les opérations de ce siege, qui dans le fait ne sont pas ordinaires.

Les princes n’avaient que six mauvais canons, avec lesquels on tiraillait sur la ville d’une distance prodigieuse ; les Autrichiens, un peu mieux fournis, n’en n’avaient pas allez pour faire un siege en régle. On s’imaginait que la ville se rendrait aux premiers coups de canons, et la réponse du général aux princes, aura bien que celle de la municipalité semblaient le donner à penser. Le général prétendait que sa garnison était comparée de braves gens, qui ne pouvaient se rendre sùr la simple menace ; une nuit, pour tacher de le satisfaire, on fit passer la riviere à quelques compagnies d’infanterie avec deux canons, on fit avançer les quatre restans près des ramparts, et les Autrichiens avec à peu près le même nombre d’un autre côté, commencerent à tirer ensemble sur la ville. L’on m’a assuré, que sur les quatre heures du matin, le feu ayant pris à deux où trois maisons, quelques bourgeois crierait de dans les ramparts de cesser le feu, et que la ville allait te rendre. C’était le moment de le continuer plus vivement que jamais, pour en voir les effets : mais au contraire on le fit cesser, et rien ne parut. Quelques jours après, voyant qu’on serait obligé de faire un siége en régie, on demanda à différentes fois du canon à Luxembourg, et on ne put jamais en obtenir que deux ou trois, quoique la ville fut tres près et bien fournie. Ainsi toutes les opérations se réduisaient à quelques escarmouches