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Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/219

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de Thionville : on ne voulut pas lui permettre de se montrer près de la ville, et c’était assure-t-on encore, tout =que l’on demandait de lui.

Les princes authoriserent par leur exemple, une écharpe blanche qui servait de ceinture, sur le modéle des anciens chevaliers cependant malgré cet ésprit de chevalerie, le temps nous durait sous la tente, exposés à la pluie, manquans souvent de pain, de bois, de fourage, on commençait a s’impatienter, et à murmurer. Après quinze jours enfin, nous apprimes la prise de Verdun, la cavalerie reçut ordre de rejoindre sur le champ les Prussiens. Ou était persuadé, que l’ordre que nous reçumes, était pour marcher immédiatement sur Paris ; les compagnies nobles d’infanterie, qui devaient rester au siege de Thionville, furent très mécontentes, et même envoyérent une députation aux princes, demandant qu’on ne leur fit pas l’affront de les laisser derriere. Les princes eurent beaucoup de peine à les persuader, particulierement les compagnies Bretonnes, qui se montrerent très ardentes. Cependant, lorsqu’on les eut assuré que cette séparation n’était que momentanée, que le roy de Prusse demandait la cavalerie des émigrés pour renforcer la Sienne, et qu’elles ne tarderaient pas à la rejoindre, les ésprits se calmerent.

On était loin d’avoir la moindre idée, des malheurs qui ont suivis et encore moins des motifs, qui furent (à ce que s’imagine) la mure de cette séparation. Mes amis dans l’infanterie, affligés de ne pouvoir marcher avec nous, me chargerent de leur commissions pour Paris, et si je ne les ai pas