Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/220

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mise à éxécution j’ose le dire, c'est que les Prussiens ne l'ont pas voulu ...

Pour éviter de passer près de Mets on nous fit prendre la traverse par les montagnes du côté de Longwi, et en cinq jours de temps nous arrivames sous les murs de Verdun. Nous fumes cantonés dans les villages aux environs, et il nous fut défendu d’aller dans la ville, sans une permission par écrit de notre commandant. Le dégat occasionné, par le court bombardement que Verdun avait essuyé, se réduisait à très peu de chose, et les habitans assez tranquilles n’étaient peutétre pas fachés d’avoir changé les patriotes, pour les Prussiens, les Autrichiens, et les émigrés. Les boutiques étaient ouvertes, et remplies d’acheteurs. Les gens riches émigrés de la ville, y étaient retournés ; l'évêque, les chanoines, tout le clergé avaient repris leurs fonctions ; en un mot, l’abondance régnait, et quoiqu’il s’en fallut de beaucoup quelles Prussiens rendissent leur joug aimable, l’espérance de voir les choses bientôt accommodées rendait la situation présente très supportable. Cependant ils commenerent dès lors à jetter ouvertement le masque, plusieurs émigrés furent maltraités dans la ville par leurs caporaux et soldats, et ne purent obtenir justice.

C’était le temps des fruits : mais quelques uns les raisins particulièrement, n’étaient pas mùrs : d’autres comme les melons, étaient passés ; il arrivait souvent que ces fruits mal sains, occasionaient parmi le peuple des dyssenteries et autres maladies contagieuses. Pour en prévenir le mauvais éffet, les magistrats de Mets et des villes voisines,