Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/23

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cette forme démocratique, qu’ils regardaient comme contraires aux lois de toute monarchie, ajouterent que la publication d’un tel avis, pouvant exciter la fermentation la plus dangereuse parmi le peuple, ils étaient sùrs que rien n’était plus contraire à l’intention de sa majesté, aux pieds de laquelle, ils portaient l’expression de leur douleur, et le cri de leur honneur offensé.

Le Roy répondit, que son ministre n’avait rien publié que par ses ordres, et quelques jours après il lui fit demander sa démission en l’engageant cependant à rester à Versailles, et à assister son succésseur de ses avis.

Necker publia quelques jours après, un mémoire dans lequel il se donnait comme à son ordinaire, les louanges dont ses ecrits sont farcis ; quoique au fait Mr. de Calonne n’eut été poussé à faire ces grands changemens, que pour réparer les bévues que son prédécesseur avoit fait,le public était tellement porté pour ce dernier, qu’autant la mémoire de l’administration de Mr. de Calonne était blamée, autant l’enthousiasme était aveugle et absurde en faveur de Mr. Necker. La cour sembla ellemême imbue de l’esprit général, où pour paraitre satisfaire les notables et le public, elle envoya Mr. de Calonne en exil sur ses terres, et cependant persista dans l’éxécution des plans, qu’elle lui avait fait annoncer. Le 23 avril, le roy vint à l’assemblée, déclara son intention de conserver aux deux premiers ordres de l’état, dans les assembleés provinciales, la prééminence dont ils avaient toujours joui dans de pareilles circonstances, expliqua ensuite les nouveaux impôts que la nécessité urgente de l’état le