Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/243

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mille par jour, et cependant on ne voyait pu la moindre apparence de mécontentement parmi les habitans ; lorsque leurs maisons s’écroulaient sous le poids des bombes, on les en voyait sortir froidement, et se retirer chez un voisin sans plaintes, ni murmures. Le crainte il est sùr, d’avoir bientôt à essuyer un second siége de la part des alliés, dans le cas que les patriotes réussissent à s’emparer de la place, servait beaucoup à maintenir leur courage, et à les empêcher de penser à se rendre.

Cependant la ville ne pouvait guères tenir que deux où trois jours de plus, par le manque de provision et de munition. L’on s’apperçut dans la cinquieme nuit, que le feu se ralentissait et vers le matin qu’il avait entierement cessé. On peut penser quelle joye eclata, en appercevant de loin, les colonnes Autrichiennes et la retraite précipitée de leurs ennemis ; on détacha plusieurs compagnies d’émigrés après eux pour les hâter : elles firent prisonniers quelques traineurs et s’emparerent de trois où quatre pieces de canon.

Quelques jours après, la bataille près de Tirlemont eut lieu, et la déroute des républicains fut telle, que grand nombre coururent sans s’arrêter jusqu’a Lille ; les habitans ce cette ville crurent pendant quelque tems, que les Autrichiens en étaient maitres, et en sortirent crainte du pillage.

Cependant les magistrats de Maëstrich, crurent devoir montrer leur reconnaissance aux émigrés qui l’avaient sauvé. ... ils fournirent chacun deux, d’une attestation en forme, comme quoi il était un des gentils-hommes qui