Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/244

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avaient montré leur zèle dans cette occasion, et leur donnerent .... ordre de quitter la ville sur le champ.

L’année suivante, les Français battirent les Autrichiens à leur tour, les forcerent d’évacuer une seconde fois les pays bas et après un siége peu vigoureux, ils s’emparerent de Maëstrich, qu’ils possedent encore *.


Ce fut à Maëstricht, qu’au retour de la fameuse campagne, j’eus le plaisir de voir sur le bonnet des grenadiers Brunswickois qui y étaient en garnison, la devise de leur maitre nunquam retrorsum, au dessus d’un cheval au grand galop.


Quelques jours après la fameuse bataille de Jemmappe, nous reçumes ordre tout à coup, de nous rendre en trois jours, dans le pays de Juliers, chez l’Elécteur Palatin ; notre marche n’était nullement prévue par les habitans, ni ordonnée par le souverain, ainsi on peut aisément juger de l’extrême désordre. Cependant comme il n’eut pas été très prudent de refuser les vivres à un corps nombreux, on nous promit de nous en donner, et nous cheminames avec une difficulté incroyable ; on nous fit l’affront de nous arrêter aux barrieres : on voulut nous faire payer les droits. Je laisse à penser, si jamais on s’était avisé de faire une pareille demande, aux individus d’une armée marchant à leurs drapeaux.

Nous arrivames à Rannerak, dont les pauvres habitant épouvantés, ne firent aucune difficulté de nous fournir le logement et les vivres ; un ordre vint bientôt de Juliers, et nos hôtes refuserent de rien fournir, même pour de l’argent; nous ne vécumes jusqu’au moment du licenciement, que sur ce qui restait à la bourse du corps, et dont on acheta un petit magazin de fourage et de farine.