Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/26

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louanges, et de compliments au roy. Le lieutenant de police de Paris surtout, " assura sa majesté, qu’Henry quatre se serait modellé sur lui, si la bonne fortune des Français ne l’avait fait naître dans ce siecle pour completter leur bonheur. "

Ainsi se termina cette assemblée, qui comme on peut le voir, laissa le ministère un peu plus embarrassé qu’il n’était avant, puisqu’elle n’avait rien décidé absolument, sinon qu’il y avait un déficit énorme, ce qui était déja très connu ; elle ne fut pas même capable d’en constater la quotité, et declara n’avoir pas le pouvoir d’établir les impôts nécessaires pour y parer, sans donner aucun avis sur la forme dont cette operation devait se faire *.

Cependant malgré l’opposition que le roy rencontrait dans ses plans, sa bonne intention était connue et appréciée du public, on louait de toutes parts son bon coeur, sa bienveillance et même son courage à entreprendre des changemens aussi considérables, quoique un grand nombre les désaprouvassent ; dans différentes boutiques d’image on avait exposé à la vue du public, ce petit jeu de mots 12 et 4 font 16. Pour faire comprendre que Louis XVI possédait les bonnes qualitès de Louis XII, et de Henri IV.


Le public de Paris qui voyait fort bien leur inutilité et exprimait alors ses idées en chantant, répétait dans toutes les rues, sur le ton de je suis né natif de ferrare, le nom des différentes heures du jour, et après midi, disait allons diner mes amis, pour faire entendre que toute leur besogne, consistait à compter les heures, boire, manger et dormir.