Aller au contenu

Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


L’établissement des assemblées provinciales était regardé de très bon oeil : les provinces qui jalousaient les pays d’états éspéraient bientôt pouvoir les rivaliser. On louait aussi beaucoup l’économie sévere du roy, qui lui fit renvoyer un grand nombre de gens de sa maison ; politique assez mal entendue, et qui a peutêtre même, été la cause de bien des maux, car les gens sur qui elles tombaient, et qui se trouvaient ainsi renvoyés après de longs services, sans dédommagement, ne trouvaient pas que ce fut grande consolation pour eux, de voir le public profiter de leur malheur ; ces réformes mêmes, tombèrent presque toutes, sur des emplois de peu de valeur, dont l’honneur était beaucoup plus regardé que la finance, par ceux qui les possédaient.

Le gouvernement se trouvant déçu dans l’éspérance de secours, qu’il éspérait recevoir de l’assemblée des notables, fut obligé d’avoir recours à la maniere usitée d’avoir de l’argent, c’est à dire de présenter à l’enregistrement du parlement de Paris, la création de l’impôt territorial et celui du timbre.

Le Parlement refusa l’enrégistrement de toutes nouvelles taxes, avant d’avoir un détail exact de l’état des finances, et de l’emploi des sommes qu’on devait lever ; il présenta à la couronne une remontrance pleine d’énergie et ecrite à la fois d’un style, ferme et réspéctueux, déclarant forméllement, que chargé par le souverain d’annoncer sa volonté au peuple, il n’était point chargé par le peuple de le représenter au point de consentir en son nom à la création d’impôts onéreux et perpétuels, que la nation seule assemblée