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Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/28

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en états généraux, avait ce pouvoir, invitant le roy à s’entourer de ses sujets fidelles, et l’engageant à annuller les differents édits qu’il venait de publier.

Quoique cette remontrance fut très sage, comme elle ne supléait point au besoin urgent du moment, le roy dans un lit de justice, fit enrégistrer les nouveaux édits devant lui. Le jour d’après, le parlement fit une protéstation solémnelle contre ce qui s’était fait la veille, et déclara, que toutes personnes prétendant mettre ces édits à éxécution seraient regardées comme traitres et condamnées aux galères : protéstation incroyable, et qui semble plutôt dicté par la colere, que par la sagesse, mais qui devint plus formidable par la sanction que les autres parlements y donnerent ; ils étaient bien loin de penser, qu’ils allumaient un feu, qui devait les consumer eux-mêmes.

La cour alors se vit réduite à en venir aux dernieres extrémités, et où à abandonner pour jamais, l’idée de lever des impôts, sans le consentement du parlement, quelques fussent les nécessités de l’état. Quelques jours après la protéstation du parlement, un officier aux gardes, fut chargé de porter à chacun des membres, une lettre de cachet qui leur enjoignait de se rendre sur le champ à troyes, où le parlement, était éxilé.

Quelque soit le motif qui ait engagé le parlement, à se refuser à l’enrégistrement que désirait la cour : que ce soit l’intérèt général du royaume, où comme on l’en a accusé par la suite avec tant de fureur, et j’ose même dire avec injustice, l’intérèt particulier de son corps dont les priviléges