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Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/51

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que même quelques uns conservaient hors de la loge. Enfin au commencement de 1789, les insolences de leurs soldats et les désagrémens qu’ils y éprouvaient furent poussées



On m’a même assuré, que le principal objet de la maçonnerie cet Iram qui fut tué dans le temple de jérusalem dont il était l’architecte, représente l’infortuné grand maitre des templiers : que les cyprès, les palmes, &c. ne sont que des emblêmes en son honneur, qu’enfin le phœnix se renouvellant dans ses cendres, en est un frappant de leurs éspérances ; on dit aussi, que trois objets principaux sont consignés à l’éxécration et à la vengeance des maçons.

Ces trois objets représentent dit on, le Pape, pour avoir dissous l’ordre des templiers, le roi de France pour les avoir cruellement tourmentés, et injustement mis à mort, et le grand maitre de Malte, pour avoir excité contre eux, l’animosité des puissances par de faux rapports, afin de s’emparer de leurs biens, dont en effet l’ordre de Malte a toujours joui depuis leur dissolution.

L’éxécution de ces projets sanguinaires est, assure-t-on, le grand objet de la maçonnerie, mais le secret n’en est confié qu’à un petit nombre, qui par de longues épreuves, et par leur fermeté et constance dans les grades infinis qu’il leur a fallu passer, avant d’arriver à la haute éxaltation de philosophe inconnu, ont montrés par leur courage, discrétion, obéissance, sombres et enthousiastes dispositions qu’ils étaient capables d’entreprendre, et de supporter les plus grandes choses, sans crainte ni remords.

Les épreuves sont toujours du genre terrible et sombre, et demandent la plus implicite et la plus prompte obéissance, on présente au récipiendaire, un pistolet qu’il doit tirer dans sa bouche, on le place sous un drap mortuaire, à coté d’un squelette, on le fait monter trois ou quatre échélles de suite, les yeux bandés, puis on lui commande de se jeter à la renverse, &c. &c. Si dans aucunes de ces occasions, il témoigne la moindre terreur, où répugnance, on le mét de coté et on ne lui communique, que les fables et les puérilités, dont on amuse le vulgaire.

On m’a dit que dans une des grandes épreuves, après les plus sanglantes menaces en cas de refus et la vue de cadavres, de gens, qu’on disait avoir été tués sur leur refus d’obéir, on présenta en Flandre à un homme (qu’on m’a nommé), son frere lié et garotté, implorant sa miséricorde, on lui dit qu’il avait enfreint les lois de la maçonnerie, et que c’était à lui, comme récipiendaire à donner preuve de son courage, et de son entier dévouement, en punissant l’outrage qui lui avait été fait : on lui mit un poignard à la main, et ajoutant qu’en condescendant