Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/80

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Les notables à leur dissolution, laisserent le ministere aussi embarrassé, qu’il l’avait été à celle des premiers, qui comme ceux-cy n’avaient rien décidé, qui put favoriser ses plans, et n’avaient servi, qu’à augmenter l’effervéscence populaire, en excitant l’attention du public.

Quelques jours avant leur dissolution, le prince de Conti, declara dans un comité général, et devant Monsieur, " que sa conscience, sa naissance et l’état présent des affaires, l’obligeait de représenter, que la monarchie était attaquée, par la diffusion de principes scandaleux, qui avaient éxcité le trouble par tout le royaume. Qu’il était nécessaire, pour la sureté du thrône, des loix et de toute espéce d’ordre, de suprimer pour jamais, tout nouveau sistême : que les freres du roy, devaient engager sa majésté, à ouvrir les yeux, sur les dangers de toutes innovations, et à conserver la constitution du royaume, avec ses anciennes formes. "

Cette note fut remise au roy, qui répondit, " Que le sujet qu’elle contenait, était entièrement étranger à celui qui avait fait assembler les notables, et qu’il leur défendait de s’en occuper : que quand, les princes de son sang avaient, quelque chose à lui communiquer, ils devaient s’adresser directement à lui. "

Deux jours après, tous les princes du sang, à l’éxception de Monsieur, et du Duc d’Orléans *, présenterent un mémoire


Monsieur et le Duc d’Orléans, se trouvaient alors unis, pour des motifs bien différents ; le premier, pour ne pas déplaire à son frere, qu’il savait avoir pris son parti, et l second, parce qu’il prévoyait que ce nouvel ordre de chose, était tres favorable à ses vues criminelles.