Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/96

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sur quelque matiere que ce fut, le roy la déterminerait définitivement."

Si Mr. Necker, eut proposé ces articles de la part du roy, à l’ouverture de l’assemblée, en tachant de concilier les prétensions du tiers, avec l’ancienne forme de la constitution des états, il est vraisemblable, que trois millions d’hommes n’eussent pas péri.

À cette époque les choses avaient déja été poussées trop loin, pour qu’aucun accomodement put avoir lieu, les deux partis se séparerent sans rien décider et plus aigri que jamais.

Mirabeau, qui de sa vie n’avait jamais cru en Dieu, détermina alors l’ordre du tiers, à envoyer un message à celui de l’église au nom d’un Dieu de paix, et du veritable intérêt de la nation, pour l’engager à s’unir à lui.

Il signifia aussi à la noblesse, son refus des propositions de Necker, declarant en même tems, qu’il allait faire l’appel des députés des trois ordres par leur noms, et qu’ensuite il se constituerait assemblée active et procéderait aux affaires publiques, sans l’attendre ; " bien persuadé, disait il insidieusement, que l’honneur des gentils-hommes, ne leur permettrait pas, de rétracter le serment, de faire la vérification des pouvoirs, et de voter par ordres."

Quoique cette menace allarma la noblesse, cependant l’avis d’un petit nombre de ses membres, qui l’engageaient à ne point fournir au tiers, un prétéxte de pousser les choses à la dernier éxtrémité, ne put prévaloir sur elle, de rien changer à sa résolution.