Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/97

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Dans le fait, on pouvait regarder cette menace du tiers, comme une véritable déclaration de guerre, authorisé seulement par la popularité dont il jouissait : car par les loix du royaume, il n’avait pas plus le droit, d’obliger la noblesse à délibérer et à siéger dans sa chambre, que la noblesse, à l’obliger lui même, à venir dans la sienne.

Cette démarche, doit se regarder du même oeil, que si la chambre des comunes du parlement de la grande Bretagne, prétendait forcer celle des lords, se joindre et à délibérer avec elle.

Dans le même temps, l’ésprit d’innovation gagnait parmi le bas clergé, et au moment que dans la chambre du tiers, on appella les députés du Poitou: trois curés de cette province se présenterent, et furent reçus avec des acclamations de joye ; on les embrassa, on les proclama les sauveurs de la France, et l’on fit savoir l’importante nouvelle à Paris, comme celle d’une victoire signallée.

Elle en était le prélude, car les chefs ne doutaient point que l’ample ne fut bientôt suivi, par un grand nombre de curés, qui avaient déja témoigné le désir d’opérer cet union, et même par plusieurs des membres de la noblesse mécontens de la cour, où enthousiaste d’un nouvel ordre de chose.

Cinq semaines s’étaient écoulées, depuis l’ouverture des états généraux, et rien n’avait encore été fait pour le bien du public ; le tiers accusait l’obstination de la noblesse, d’être la cause de cette inaction, quoique ce fut bien plutôt Ces prétentions éxtraordinaires, et contraires aux anciennes formes