Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du royaume ; mais il avait la faveur du peuple, qu’on avait eu soin d’aigrir contre la noblesse, depuis les querelles du parlement avec la cour, et comme son amour, où sa hâine sont aussi peu raisonnés où réfléchis, l’un que l’autre ; autant il l’avait chéri, avant cette époque, dans le tems qu’elle était était unie avec lui, pour résister aux ordres ministériels, autant elle l’abhorrait à present, qu’elle prétendait résister aux ordres plus déspotiques encore, ,de ceux, qu’il regardait comme ses représentans.

Le tiers ayant complété la vérification de ses pouvoirs, aussi bien que ceux du grand nombre de curés qui l’étaient venu joindre, détermina de se constituer en assemblée active, et après de longs débats, prit le titre d’assemblée nationale, pour faire entendre que toute la puissance de la nation, était concentrée dans son corps.

La cour était alors à Marli, où le roy s’était retiré pour une semaine, afin de ne pas être distrait dans la douleur qu’il avait de la mort de son fils, le dauphin.

Effrayé, de la derniere mesure des comunes, on tint conseil sur conseil, mais la foiblesse, le désordre et l’ésprit de faction dominait tellement, que l’on ne pouvait se résoudre à rien : à la fin cependant on pensa propre pour le roy, d’avoir recours à l’ancienne méthode, de tenir une séance royale.

Mais, comme si une fatalité toute puissante ; eut conduit les démarches et les mesures de la cour, ce déssein qui pouvait être tres utille et servir à la réstoration de l’ordre, fut mis à éxécution avec tant de folie, d’aveuglement et de